Catégories
Algérie Egypte Maghreb Maroc Tunisie

Le mythe algérien de la rente pétrolière :

a) Part des hydrocarbures dans les subventions sociales :

Le système de subventions en Algérie repose sur deux piliers. D’une part, les « transferts sociaux » qui permettent à tous les Algériens de bénéficier d’une éducation et de soins gratuits, ainsi que de logements extrêmement bon marché. D’autre part, des subventions aux produits et services de base, tels que le pain, la semoule, le sucre, l’huile, l’eau, l’électricité, le gaz et les transports. En 2021, le total des subventions directes et indirectes a atteint environ 5.131 milliards de DA, soit l’équivalent de 23% du PIB.

Sur la base d’un PIB de 187 milliards $ en 2021, ces subventions représentent 43 milliards $

Les ventes de pétrole et gaz de l’Algérie en 2021 étaient de 35.4 milliards $ (chiffres d’affaires sans déduction des charges de l’entreprise Sonatrach).

Si l’on compare ces chiffres à ceux des années 2022 et 2023, à critères identiques :

Le Pib de 2022 était de 226 milliards $ et les subventions à 55 milliards

Les ventes du pétrole et de gaz de l’Algérie en 2022 étaient de 68,4 milliards $ (montant brut sans déduction des charges de l’entreprise Sonatrach)

Le PIB de 2023 était de 240 milliards $ et les subventions à 52 milliards $

Les ventes du pétrole et de gaz sont de 50 milliards $ (montant brut sans déduction des charges de l’entreprise Sonatrach)

Les ratios l’indice de développement humain et l’indice de pauvreté de la Banque mondiale confirment l’impact de la politique de répartition des richesses d’hydrocarbures en Algérie, sur le plan social :

  1. Indice de développement Humain

Algérie            Maroc             Tunisie            Egypte                           0,745(1er)        0,698(4e)         73,2 (2e)          0,728(3e) Taux

93ème               120e                101e                105e Classement

2) Indice de pauvreté :

1,4%                3,9%               16,6%              29,7% %

b) Part des hydrocarbures dans le PIB algérien

On confond trop souvent les recettes en devises étrangères et la part des hydrocarbures dans le PIB national qui ont représenté en moyenne 96 à 97% des recettes en devises, avec une inflexion notable depuis 2020 ramenant ce taux à 90%.

Si l’on recalcule les PIB sans les produits du pétrole et du gaz, nous obtenons :

Année 2021 : 187 milliards $ — 35,4 milliards $ = 151,6 milliards (hors hydrocarbures)

Année 2022 : 226 milliards $ — 68,4 milliards $ = 157,6 milliards $ (hors hydrocarbures)

Année 2023 : 240 milliards $ — 52    milliards $ = 188 milliards (hors hydrocarbures)

En comparant le PIB algérien sans ressources pétrolières avec celui des deux pays voisins :

Année             DZ (normal)  DZ (sans pétrole)  Maroc      Tunisie

2021                187 Mds $       151,6 Mds $    141,8 Mds$ 46,81 Mds$

2022                226 Mds $       157,6 Mds $   130,9 Mds$   44,58 Mds$

2023                240 Mds $       188    Mds $      141,1 Mds$   48,59 Mds$

Le PIB algérien reste nettement supérieur à celui de ses voisins, particulièrement par rapport au Maroc qui dispose d’une démographie approchante.

Le tort de l’Algérie est d’avoir misé presque exclusivement sur les recettes en devises des hydrocarbures au lieu de diversifier son économie pour exporter d’autres produits que les produits énergétiques.

Cette lacune semble être comprise par le gouvernement du président Abdelmajid Teboune, qui a activé, dès la fin de la pénible période de Covid en 2020, la création de sociétés privées et publiques en collaboration avec ou sans des entreprises étrangères. L’objectif est de satisfaire les besoins de la demande intérieure pour réduire les importations et permettre d’exporter les surplus des produits algériens autres que les hydrocarbures et leurs dérivés.

Face à la nécessité de redynamiser la croissance économique du pays, l’Algérie a voté la loi de finances 2020 pour abandonner « la règle du 51/49 » pour les investissements étrangers dans les secteurs non stratégiques en maintenant l’obligation du transfert de technologie, leitmotiv de l’Algérie pour tous les investissements étrangers en Algérie.

De même, l’Algérie a encouragé les investisseurs privés algériens en leur accordant des facilités financières et des terrains gratuits pour leur implantation. L’un des secteurs les plus convoités est celui de l’agroalimentaire dans le Sahara algérien, qui devient de plus en plus vert grâce aux infrastructures d’arrosage et aux systèmes de goutte-à-goutte mis au point par les opérateurs algériens.                 

c) Les réserves de change issues des hydrocarbures :

Sous la contrainte du FMI et de la Banque mondiale, l’Algérie a été forcée, durant les années 80, de céder ses entreprises publiques et de diminuer les effectifs de son personnel pour obtenir les prêts nécessaires afin d’affronter la situation économique internationale de l’époque. Depuis, l’Algérie a mis en place une réserve de devises en dollars, pour se mettre à l’abri d’éventuelles pressions conjoncturelles.

Cela consiste à affecter une part du montant des ventes de ses hydrocarbures à une réserve de prudence en devises, calculée de la manière suivante :

En début d’année, était déterminé un prix des hydrocarbures (moyenne des prix les plus bas des années précédentes) pour couvrir les charges budgétées de l’année que nous désignons par la lettre (A)

Moyenne du prix de vente effectif de l’année que nous désignons par la lettre (B)

L’équation :

Montant total des ventes en devises de l’année (B)

  • Montant des ventes totales budgétées (A)

Affectation de la différence à la fameuse réserve de prudence.

Bon an mal an, cette cagnotte a atteint au plus haut 256 milliards $ et la dernière en date à 82 milliards $, ce qui constitue une manne non négligeable en période de vache maigre

Pour le sacro-saint prisme de l’économie libérale, selon les recommandations de la Banque mondiale, il était préconisé, à tout le moins pour la partie des subventions alimentaire, d’exclure les familles aisées. Cependant, la mise en place d’une telle restriction s’avérait techniquement compliquée.

Par ailleurs, la devise de la république algérienne stipule « par le peuple et pour le peuple », ce qui remettrait en cause la privation d’une partie de la population fusse-elle la plus aisée.

Catégories
Afrique Algérie France Maroc

ALGÉRIE – FRANCE, le début 2025, n’atténue pas, mais aggrave les conflits

Une abondance de critiques de toutes les sphères politiques s’enchaîne à propos de l’Algérie. Si les politiques et médias savent ce qu’ils distillent dans leurs déclarations et les avantages politiques qu’ils escomptent en tirer de cette compagne inédite, cela aurait été de bon aloi en compagne électorale; or, ce n’est précisément pas le cas.

Nous savons qu’entre les deux pays, eu égard au passé colonial douloureux, des frictions de part et d’autre n’ont cessé de se produire, pour de multiples raisons, depuis l’indépendance de l’Algérie, et ce, bien plus qu’avec les autres pays décolonisés. D’ailleurs, on relève souvent deux griefs récurrents. D’une part, la France reproche à l’Algérie d’exploiter, pour des raisons de politique intérieure, l’histoire mémorielle de la colonisation. En outre, l’Algérie critique la France pour avoir instrumentalisé l’algérophobie à des fins de politique intérieure, en cherchant à minimiser la sympathie envers l’extrême droite, qui compte une importante communauté de Français d’Algérie, de harkis et leur descendance, ainsi que des familles touchées de près ou de loin pendant la guerre d’Algérie, telles les familles des 1,5 million de soldats qui ont participé à la guerre de l’Indépendance algérienne de 1954 à 1962.

Dans les sources de conflits principalement évoquées par la France contre l’Algérie, l’on trouve pêle-mêle l’histoire mémorielle de la colonisation, les accords d’Évian relatifs à la présence des Algériens sur le territoire Français, le problème des écrivains algériens et tout dernièrement le problématique cas des influenceurs algériens sur les réseaux sociaux.

À mon avis, de part et d’autre, cette « ratatouille » diplomatique cache des objectifs inavoués d’ordre économique, géostratégique et d’influence sur le Maghreb et le continent africain. La France, en perte de vitesse sur son empire colonial qu’elle perçoit toujours avec nostalgie, et une Algérie de plus en plus mature qui gagne subrepticement de l’influence dans nombre de pays qui était le précarré inviolable de la France.

Et le plus étrange, c’est que ce type de conflit, dans la majorité des cas, entre États, se règle discrètement par des ballets diplomatiques entre les belligérants.

Essayons de décortiquer les prétextes « parapluie » de la France, repris par l’ensemble des politiciens et médias, comme par consensus, contre l’Algérie et les répliques argumentaires de cette dernière :

  1. La reconnaissance de l’autonomie du Sahara occidental au Maroc :

Malgré les controverses qu’entretient le Maroc à l’égard de l’Algérie, la position de cette dernière sur le dossier du Sahara occidental n’est nullement équivoque, à savoir :

  • L’Algérie se réfère aux résolutions de l’ONU qui prévoient l’autodétermination du peuple sahraoui ; en l’espèce, un droit légitimement reconnu par l’instance internationale légalement compétente.
  • L’Algérie accueille sur son territoire les réfugiés sahraouis en vertu de la protection des populations en période de guerre, préconisée par l’ONU et le Comité international des réfugiés que doivent assurer les pays voisins des belligérants.
  • La prétention présumée de l’accès à l’atlantique de l’Algérie via un Sahara occidental indépendant est un argument faux dès lors que l’Algérie dispose déjà d’un accès sur l’atlantique, par le détroit de Gibraltar, quasiment équidistant.

L’Algérie a effectivement condamné la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara espagnol par la France, d’autant qu’elle avait jusqu’ici une position conforme aux résolutions de l’ONU quant à la légitimité du droit du peuple sahraoui. Cette reconnaissance qui n’a probablement pas une implication de droit international, puisque seule l’assemblée des Nations Unies peut légiférer pour l’affiliation de ce territoire au Maroc.

Cette position française, bien que motivée davantage par des intérêts économiques, a été perçue par Alger comme une offense aux droits légitimes des Sahraouis, même si les rivalités entre les États algérien et marocain, dont la France n’arrive pas à trouver un juste équilibre, n’ont pas été écartées.

  • – La liberté d’expression et l’arrestation de l’écrivain franco-algérien BOUALEM SANSAL

Côté français, on évoque une atteinte à la liberté d’expression de l’auteur, un virulent opposant au pouvoir algérien, qui a été arrêté parce qu’il critiquait le régime depuis la France, où il venait tout juste d’obtenir la citoyenneté.

Côté algérien, cela ressemble à une vraie compagne de désinformation et de dénigrement de l’Algérie et son gouvernement. C’est surtout la mobilisation politico-médiatique en faveur de l’écrivain Boualem Sansal, dont la renommée littéraire est relative, qui interpelle les Algériens. On peut la comparer à la mobilisation mondiale en faveur de l’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne dans les années soixante-dix.

Cette approche conforte d’autant plus les Algériens lorsqu’ils s’aperçoivent que Boualem Sansal entretenait des relations amicales avec les membres et alliés de l’extrême droite française, notamment des instances juives et qu’il était en contact constant avec Monsieur Xavier Driancourt, ex-ambassadeur de France, non seulement en France, mais déjà du temps où il exerçait sa fonction à Alger.

Compte tenu du fait que la plupart des ambassadeurs de France à Alger ( Mss. BAJOLET, EMIE) ainsi que monsieur Xavier Driancourt étaient d’anciens chefs de la DGSE, le service de renseignement, et qu’ils entretenaient des liens avérés avec les opposants algériens, cela n’a fait qu’accroître la méfiance des Algériens.

Les critiques françaises se focalisent sciemment sur une arrestation au motif de ses écrits, à son retour en Algérie ; or, Boualem Sansal habite en permanence dans la périphérie d’Alger, il a toujours critiqué verbalement et par écrit le pouvoir à l’intérieur même du pays sans être inquiété pour autant.

Les raisons véritables que les Français occultent, bien qu’ils les connaissent, sont que Boualem Sansal a été arrêté pour des délits punissables par les lois algériennes, notamment l’atteinte à la souveraineté territoriale, en raison de ses déclarations dans une chaîne de l’extrême droite française. Ces lois sont, en quelque sorte, des lignes rouges à ne pas dépasser, semblables aux lois françaises relatives à la Shoah ou l’apologie du terrorisme.

c)- Les influenceurs algériens et le cas de l’un d’eux Doualemn

Le cas des influenceurs sur les réseaux sociaux, qui jouissent du droit à la liberté d’expression, même s’ils outrepassent parfois ce droit, est souvent utilisé pour servir des intérêts politiques et/ou sociaux. Toute obédience politique confondue a judicieusement profité, dans le passé comme au présent, pour contourner une loi ou en instaurer une autre, propager une opinion ou contrer une autre.

L’influenceur algérien, Doualemn, a été expulsé de France vers l’Algérie sans que la justice française ait statué sur son cas. Les autorités algériennes considèrent cela comme une violation des procédures et exigent qu’il soit renvoyé en France pour y être jugé pour des actes proportionnels à son délit. Corollairement, l’intéressé est interdit de séjour en Algérie au titre d’une précédente condamnation par la justice algérienne.

Certes, le ministre de l’Intérieur ou le préfet disposent de cette prérogative, mais dans des cas strictement encadrés par la loi.

Médias et politiciens, hormis quelques juristes, ont crié au scandale du fait que l’influenceur algérien disposait d’un passeport biométrique valable et qu’il n’était pas nécessaire d’obtenir une autorisation de l’ambassade d’Algérie pour son expulsion. Ils ont associé son cas, par ignorance ou intentionnellement, à celui d’un délinquant sous OQTF.

Ensuite, l’expulsion de cet influenceur algérien a été exercée au titre d’un texte de la nouvelle loi n° 2024-42 du 26 janvier 2024 qui ne correspond pas à la réalité des faits et qui stipule :

La mesure d’expulsion peut être prise lorsque la présence d’un étranger constitue une menace grave ou très grave pour l’ordre public, la sécurité publique, ou la sûreté de l’État, la décision est prise par le préfet ou, dans certains cas, par le ministre de l’Intérieur. L’expulsion est possible sans délai si l’urgence absolue est invoquée.

Or, considérer son délit de « menace grave ou très grave pour l’ordre public », au sens de cette loi, pour une habituelle menace verbale ne constitue pas une véridicité dès lors que ce type de menaces sont fréquemment proférées par les utilisateurs des réseaux sociaux sans encourir des sanctions d’une telle ampleur.

À l’inverse, caractériser faussement son délit prive l’intéressé de ses droits au titre de la même loi qui rend inexpulsable les étrangers dans son cas, à savoir :

  • Résident en situation régulière en France depuis plus de 15 ans
  • Marié à une Française et père de deux enfants également de nationalité française

Edito: Massine TACIR, Ecrivain, Essayiste

Consulter les ouvrages de l’auteur : https://www.dzbiblio.com

Catégories
Afrique Algérie France International Maghreb Maroc Politique, Démocratie, Droits de l"Homme Religions

Quand la première alerte mondiale de l’islamisme et du terrorisme avait commencé en Algérie.

Messieurs Kamel DAOUD et Boualem SANSAL, pour ne citer que ces écrivains algériens qui font l’actualité ces derniers temps, les deux ont connu et vécu la triste guerre civile de l’Algérie des années 90, qu’ils relatent, à leur manière, dans un grand nombre de leurs ouvrages, sur les plateaux de télévision, dans des journaux ou sur les réseaux sociaux.

Il est clair qu’ils contribuent tous deux, comme bien d’autres originaires de leur propre pays, motivés par diverses raisons, tel l’intérêt personnel, un confort matériel offert par la France, notamment l’acquisition d’une nationalité, un lieu de résidence et des finances souvent proportionnelles à leurs déclarations et écrits visant à stigmatiser l’islam, le terrorisme et leur propre nation d’origine.

Voici l’un des aspects clés que leurs partisans ont soigneusement dissimulés : ces deux auteurs ont toujours critiqué le pouvoir algérien, parfois de manière diffamatoire, tout en résidant en Algérie sans être inquiétés par les autorités jusqu’en 2016 pour Kamel DAOUD et jusqu’à la fin de l’année 2024 pour son collègue Boualem SANSAL.

Cette hostilité entretenue contre l’Algérie depuis la France, alimentée par l’extrême droite ou la droite traditionnelle, sert leurs intérêts en attisant les tensions dans les communautés qui cherchent de plus en plus à se distancer d’un passé révolu d’une Algérie française.

Le problème, particulièrement pour ces deux écrivains, dont j’approuve la qualité littéraire, c’est qu’ils ont sciemment occulté les vraies raisons de la naissance de l’islamisme et du terrorisme en Algérie pour adopter le narratif occidental alors qu’ils étaient justement les meilleurs témoins de cette tragique décennie.

Les harkis algériens de la plume, les récits qu’ils auraient dû écrire :

L’Algérie, après un peu plus de deux décennies, était sous le régime du parti unique. En février 1989, une nouvelle constitution a été adoptée. Elle instaurait un régime démocratique, autorisant un multipartisme à condition que les partis politiques ne soient pas fondés sur des critères tels que la religion, la langue, la race, le sexe, le corporatisme ou la région. Cette période a été marquée par l’émergence de nombreux partis politiques et de journaux indépendants (plus de quarante partis politiques de diverses obédiences et autant de journaux indépendants).

Parmi l’émergence de partis politiques en Algérie en 1989, l’un d’entre eux était le front islamique du salut (FIS), un parti islamiste radical financé par l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes qui craignaient que l’instauration d’une démocratie en Algérie ne se propage dans leur propre pays.

Même si le soutien des pays arabo-musulmans aux islamistes algériens était compréhensible, étant donné leur inquiétude face à l’émergence de la démocratie en Algérie, il est regrettable que des pays occidentaux, en particulier la France, aient plutôt découragé le régime algérien à poursuivre sa démarche pour abolir cet islamisme radical naissant. Cela allait à l’encontre de leur prétention à promouvoir la démocratie dans le monde, disaient-ils.

Au cours des années 1980, l’Algérie, comme d’autres nations en développement, a connu une crise économique due à la chute des prix du pétrole et à la pression du Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt, l’obligeant à adopter des restructurations sociales et économiques drastiques.

Cela a engendré des licenciements massifs et une augmentation du chômage, en particulier chez les jeunes, ce qui a favorisé l’émergence des islamistes dès le départ.

Grâce à des manœuvres politiques et à un financement généreux fourni par l’Arabie saoudite et d’autres adeptes du salafisme djihadiste, les islamistes ont réussi à séduire les Algériens, épuisés par la crise économique, en distribuant des colis alimentaires, des soins médicaux, et même de l’argent. Ils ont mis en évidence les avantages d’un État islamique par opposition à un État républicain défaillant.

Grâce à ces actions sociales et des meetings politiques et théologiques bien orchestrés, ils finirent par obtenir une écrasante majorité électorale dans pratiquement toutes les communes algériennes lors des élections communales de 1992.

Le gouvernement algérien, conscient de l’ampleur de la vague électorale en faveur des islamistes du FIS et de ses conséquences potentielles sur sa propre survie, surtout si un changement de cap vers un État islamique était envisagé, a décidé d’annuler le deuxième tour des élections. Cette décision a déclenché une réaction virulente des islamistes, qui ont organisé des manifestations, principalement à Alger, suivi d’une persécution violente des autorités comptant de nombreux morts parmi les manifestants.

Puis, peu de temps après, les islamistes ont activé leur branche armée dormante, l’armée islamique du salut (AIS), qui sera ensuite rejointe par une autre branche plus radicale, le GIA (Groupe Islamique Armé), groupe d’obédience El Qaida du chef Ben Laden. Il est composé de 27 000 à 40 000 combattants entraînés en Afghanistan, puis infiltrés, armés et financés par l’intermédiaire de deux pays voisins de l’Algérie. Le premier craint que sa monarchie ne devienne une république, tandis que le deuxième veut étendre son leadership africain au détriment de l’Algérie.

Commence alors une guerre opposant les deux branches armées des radicaux islamistes contre l’armée nationale qui se solda par au moins 200000 tués, principalement des civils.

Trois lacunes principales des Occidentaux, et particulièrement la France, ont favorisé la naissance de cet islamisme radical se transformant en un terrorisme armé qui prendra une ampleur internationale.

La première lacune, au nom de la démocratie éternelle, la France, sous la présidence de François Mitterrand, ainsi que certains autres pays européens, ont refusé l’annulation des résultats des élections en faveur des islamistes, alors que le pouvoir algérien affirmait que ce n’était pas une violation de la démocratie, mais plutôt un mouvement d’islamistes radicaux cherchant à établir un État islamique en lieu et place des républiques non seulement en Algérie, mais par extension aux autres pays musulmans.

Le gouvernement algérien a essayé d’attirer l’attention de la France et d’autres pays occidentaux sur le danger imminent qui se profilait déjà sous le commandement du leader saoudien Ben Laden, fondateur d’El Qaida en Afghanistan, et de son prédicateur égyptien.

 D’autant plus qu’à l’époque, le Groupe islamiste armé (GIA), affilié à Al-Qaida, en opérant en Algérie, débuta la révolution islamique mondiale, pivot de cette obédience. Il avait également commencé à établir des réseaux de soutien partout dans le monde, incluant les États-Unis, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suisse et des pays arabes, comme l’Arabie saoudite ou le Yémen.

Médiatiquement, le GIA édita une publication en Angleterre nommée Al-Ansar qui revendiquait ses actions violentes commises partout en Algérie. Ces mêmes communiqués sont adressés également par fax ou par appel téléphonique à la radio marocaine arabophone Medi 1 par un homme se présentant comme le chargé des « relations extérieures » du groupe.

 Selon le gouvernement algérien en place, les événements en Algérie ont fait de ce pays un premier terrain d’expérimentation pour cet islam radical djihadiste qui finira par se propager à d’autres nations, ce qui fut le cas par la suite.

La deuxième lacune, la France et les pays occidentaux ont décrété un embargo sur les armes à destination de l’Algérie au lieu de l’aider à faire face militairement à ce danger. L’Algérie s’est mise, vaille que vaille, à fabriquer ses propres armes nécessaires à sa défense pour éradiquer ce fléau sur son territoire.

La troisième lacune, pour cette mouvance islamique naissante, les Occidentaux voyaient en elle un moyen favorable de destituer les dirigeants des pays qui leur étaient hostiles, dont ils tentaient de les faire tomber sous de multiples prétextes, notamment économiques et/ou géostratégiques. Ce n’est qu’après les attentats du parking du World Trade Center en 1993, les attaques dévastatrices des tours jumelles en 2001, celles de la rue de Rennes et de Saint-Michel en France en 1995, ainsi que les attentats à la bombe de Madrid en 2004, et d’autres attaques terroristes à travers le monde, que les pays occidentaux ont réellement mesuré l’ampleur et les cibles de ce mouvement.

Finalement, l’Algérie a réussi à éradiquer le terrorisme sur son sol. Après cette décennie douloueuse, le peuple algérien a retrouvé la pratique d’un islam apaisant et paisible. Grâce à cette douloureuse expérience, il a appris à se méfier de toute tentative de déstabilisation du pays, même de la part de ses propres citoyens, manipulés par une démocratie trompeuse.

Quant au pouvoir algérien, quel que soit son dirigeant depuis, il a constitué ses propres réserves financières en prélevant systématiquement une partie de ses recettes pétrolières, pour ne plus dépendre des emprunts conditionnels du Fonds monétaire international ni de la Banque mondiale.

De plus, l’embargo sur les armes imposé par l’Occident alors que l’Algérie en avait vraiment besoin pour combattre le terrorisme a été un déclic fondamental. Cela a incité l’Algérie à se doter de véritables usines de fabrication d’armes, des plus simples, comme les fusils, les canons, les roquettes, les blindés et leurs respectives munitions, les bateaux de guerre, tels les corvettes Djebel Chenoua, les vedettes, les patrouilleurs et remorqueurs, les satellites d’observation, de la série Alsat, le satellite de communication Alcomsat-1, jusqu’aux plus sophistiqués, comme les drones militaires, dont le fameux drone Al DJAZAIR, reconnu comme l’un des dix drones militaires les plus performants au monde par le prestigieux site américain Army Technology.

Extraits du livre de l’auteur Med Kamel Yahiaoui, à paraitre au mois de février 2025.

Catégories
Afrique Algérie International Libye Maghreb Maroc Mauritanie Tunisie

Le pétrole ou le gaz africain aux africains

Le géant algérien des hydrocarbures, la société algérienne SONATRACH, première par sa taille et unique par ses multicompétences dans ses domaines en Afrique, qui agissait jusqu’alors en dehors des projecteurs médiatiques, ne cache plus ses ambitions de « redonner à César ce qui appartient à César ».

 En gros, faire en sorte que le gaz ou le pétrole africain profite aux africains propriétaires de leurs richesses et non plus aux majors des hydrocarbures mondiaux qui spolient jusqu’à récemment, les pays du sahel et de l’Afrique en général.

La politique de l’Algérie, dans grand nombre de domaines, a toujours agi en totale discrétion, d’abord par la crainte des convoitises des puissances étrangères, mais aussi par sa culture du secret héritée probablement lors de la révolution pour son indépendance.

Qui sait par exemple, que cette société algérienne d’hydrocarbure, grâce à ses 49 filiales à l’étranger, opère dans la recherche, l’exploration et l’exploitation de centaines de puits de pétrole et de gaz ainsi que l’assistance, le conseil et la coopération technique dans une quinzaine de pays parmi lesquels la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Mozambique, l’Angola, le Nigéria, le Niger, le Pérou, Oman et le Koweït entres autre.

En quoi faisant ?

Les majors, lorsqu’elles prennent des concessions de puits de pétrole et de gaz auprès des pays africains, se réalisent souvent sous le diktat de la loi du plus fort, à savoir : 80% des richesses générées vont aux majors contre seulement 20 à 25% de royalties quand ce n’est pas moins aux propriétaires africains.

L’approche de la SONATRACH est diamétralement opposée, les Africains doivent bénéficier de la totalité des revenus de leur richesse, être formés par leurs paires africains qui en détienent la compétence, pour que, après les découvertes, ils exploitent eux-mêmes leurs infrastructures pétrolières et gazières.

Des contrats d’exploration, d’exploitation ou d’assistance avec des pays en Afrique sont déjà en cours, d’autres suivront à l’issue de la fin des contrats de concession avec les majors pour recouvrer le fruit de leur bien.

Une autre société algérienne, la mastodonte SONALGAZ, spécialisée dans la production et la distribution de l’électricité s’active également pour contribuer à l’électrification des pays limitrophes du Sahel ainsi qu’un apport additionnel d’énergie électrique à l’Italie et l’Espagne, via ses pipe-lines existants

L’Algérie produit actuellement un important excédent d’énergie électrique dont elle exporte une partie vers la Tunisie, le Maroc (suspendu) et l’Europe.

Cette production d’énergie sera encore plus importante conséquemment aux importants investissements envisagés dans l’énergie renouvelable.

Edito : Massine TACIR

Catégories
Algérie Libye Maghreb Maroc Tunisie

MAGHREB, une UMA régénérée ou une dissension de plus.

L’Algérie, la Tunisie et la Lybie signent un nouvel accord de coopération, tout en laissant la porte ouverte à la Mauritanie et le Maroc non-signataires de ce projet qui tente de régénérer la veuve UMA née en 1989, tombée malade en 1994 et morte depuis, suite à un coma de plusieurs années.

Cependant, au lieu de se focaliser sur l’intérêt de cette initiative et espérer le ralliement des deux autres membres de l’ex UMA, le sempiternel conflit du Sahara occidental avec le Maroc ressurgit aussitôt avec, comme d’habitude, la mise en accusation de l’Algérie qui est supposée vouloir nuire aux intérêts et à « l’intégrité territoriale » de son voisin marocain.

Notons d’abord, que lors de la création l’Union du Maghreb Arabe ( UMA) en 1989, le problème du Sahara occidental existait déjà, cela n’a pas empêché la création de cette union et que, si le Maroc fait de cette annexion son cheval de bataille contre l’Algérie, les quatre autres pays du Maghreb contestent aussi cet irrédentisme marocain.

La Tunisie et la Mauritanie et pas seulement l’Algérie, ont eu des conflits avec le Maroc précisément à propos du Sahara occidental et aucun ne lui reconnaît une quelconque légitimité de cette occupation.

Le problème fondamental pour lequel le Maroc passe pour un trublion à l’égard de ses voisins ; c’est son inconstance politique et son opportunisme démesuré face aux intérêts et la sécurité de ses voisins ; son inconstance et son opportunisme sont également ressentis par d’autres pays et pas les moindres, comme les rejets de son adhésion aux organisations économiques africaines tels la CEDEAO, CEEAC, CEADC, COMESA ainsi que celles auprès Conseil de Coopération du Golfe et la CE.

Son action en Afrique est également décriée, le label de « Sociétés marocaines » alors qu’elles appartiennent aux étrangers implantés au Maroc est légendaire comme « Maroc Télécoms » qui appartient majoritairement à l’opérateur Émirati et seulement 22 % à l’État Marocain. On peut multiplier cet exemple à l’infini hormis quelques sociétés du roi et son entourage comme « Managem » spécialisée dans l’exploitation minière, qui appartenant à 82 % au roi.

Un exemple qui illustre le point de vue de ces voisins d’Algérie, de Tunisie ou de la Lybie qui disent : « À quoi bon importer des voitures de l’usine Renault du Maroc, alors que nous pouvons les acheter directement au constructeur en France, idem pour les produits fabriqués au Maroc par les sociétés étrangères ».

Et enfin, ses voisins n’aiment pas trop ses alignements systématiques et intéressés dans l’arène politique mondiale (approbation et aval des guerres contre la Lybie de Sarkozy, les guerres contre l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie des USA), ses accointances avec des rois du Golfe supposés à l’origine de certains troubles dans la région, ainsi que sa récente relation incestueuse avec l’État d’Israël.

Edito : Massine Tacir

Catégories
Maghreb Maroc

MAROC – RATP

Belle réalisation pour la capitale économique et ses habitants et, une expension progressive vers d’autres villes du Maroc serait un avantage certain pour les usagers du transport.

Mais, pourquoi diable les autorités marocaines ont cédé le capital intégralement à la RATP Maroc ( 2015) qui devient de ce fait 100% filiale de la RATP France.

La RATP doit transporter par moins de 100 millions d’usagers annuel  et immanquablement les plus grand bénéfices iront à la filiale française hormis le rudimentaire bénéfice de l’emploi et d’un impôts minoré. Le marocain ,  et à fortiori pour sa consommation locale, doit profiter aux structures du pays fussent elles étatiques ou privées mais pas au seul bénéfice financier à l’investisseur étranger.

Par Massine Tacir

 

Maroc : ça roule pour la RATP à Casablanca…

Olivier Cognasse , ,

Publié le

Le tramway de Casablanca est un véritable succès pour la ville marocaine et RATP Dev. Déjà 100 millions de voyages ont été effectués. L’entreprise française est en bonne position pour le prochain appel d’offres qui renouvelera le contrat de la ligne 1 et concernera également la future ligne 2, dont les travaux commencent. Reportage.

Maroc : ça roule pour la RATP à Casablanca...
Tramway de Casablanca, place des Nations Unies. Lancé fin 2012 et 100 millions de voyages au compteur.
© ratp

Une cérémonie sur la place des Nations-Unies, lundi 16 mai par un après-midi quasi estival en présence des autorités de Casablanca (Khalid Safir, le wali et Mustapha Bakkoury le président de région ci dessous) et la présidente de la RATP, Elisabeth Borne… Après trois ans et demi de service, le tramway a fêté les 100 millions de voyages réalisés. Toujours, rutilant avec sa robe pourpre, le tram de la ligne 1 de Casablanca s’ébroue lentement sur 31 kilomètres au rythme des 48 stations. Une réussite pour la ville et l’opérateur, Casa Tram qui appartient à 100% à RATP Dev, filiale internationale du Groupe RATP, depuis qu’elle a racheté 40% de la société au groupe public Caisse de dépôt et de gestion, fin 2015. Un tel succès dans la capitale économique du Maroc – 34 millions de voyageurs transportés en 2015  – a incité les autorités du Grand Casablanca à poursuivre dans cette voie.

Déjà, les premiers travaux ont débuté sur le tracé de la future ligne 2 de 15 kilomètres qui doit entrer en service fin 2018 pour desservir l’axe entre le boulevard Anoual et Sidi Bernoussi. Et la ligne 1 sera prolongéE. Borne, K. Safir et M. Bakkourye de 2 kilomètres. Mais les autorités de la ville ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Elles ont déjà lancé les études pour les lignes 3, 4 et 5 prévues pour 2022 et … peut-être deux lignes supplémentaires pour atteindre un réseau de 110 kilomètres.

Les casablancais apprécient ce mode de transport, bientôt doté du wifi, dans une ville congestionnée par le trafic automobile et fortement polluée. Une casablancaise des classes moyennes, nous confie qu’elle « ne prenait jamais les transports en commun. Avec le tramway, je peux rentrer le midi manger chez moi. En voiture c’est impossible« . Et ne parlons pas du réseau de bus. Une calamité comme dans la plupart des villes marocaines. Ici des bus encore aux couleurs de la RATP, brinquebalants, les sièges défoncés, la carrosserie attaquée par les chocs et la corrosion.  Sans parler de l’insécurité. « Impossible de voyager dans ces bus avec ses bijoux, son sac à main sans risquer de se faire voler« , selon notre voyageuse.

Une fraude à faire pâlir les transports franciliens

Tout l’inverse du tram, qui atteint un taux de régularité supérieur à 99 % et un taux de fraude de 0,25%. De quoi faire rougir de honte, le tram parisien avec ses 13% de fraude affichés officiellement. Sans doute davantage réellement. Et « nous souhaitons expérimenter la validation à quai en Ile-de-France« , prévient Elisabeth Borne. Le système de Casablanca est fermé. Impossible d’atteindre le quai sans passer le portique de validation du billet. Surtout avec une présence humaine dissuasive de deux agents par station, matin et soir, et dans les rames, avec des contrôleurs et une présence policière. Le tram transporte 41% de femmes, contre seulement 15% pour le bus… Seul point noir : les accidents, souvent graves. 130 ont été recensés l’an passé, malgré une baisse de 40% en un an.

RATP Dev exploite depuis le 12 décembre 2012 (le fameux 12-12-12), le tram de Casablanca avec sa filiale Casa Tram. Elle a formé et transféré les compétences avec aujourd’hui plus de 95% des 565 employés qui sont marocains. Un contrat qui s’achèvera le 12 décembre 2017. Le prochain appel d’offres de l’autorité délégante Casa Transport SA pour l’exploitation sera lancé d’ici à la mi-juin et il ne concernera pas seulement la ligne 1, mais aussi la future ligne 2 en attendant les 5 autres lignes prévues à l’horizon 2022.

Pas de doute, la RATP « sera candidate aux prochains appels d’offres pour les lignes 1 et 2 dont le résultat devrait être connu en fin d’année« , prévient Elisabeth Borne. L’opérateur s’estime aujourd’hui bien placé pour emporter la mise pour ce contrat, un « bail » de 5 ans (renouvelable 5 ans) qui pourrait intégrer les futures lignes. Les autorités marocaines, selon la patrone du groupe français sont amplement satisfaites de l’exploitation actuelle. Mais d’autres entreprises, espagnoles notamment, pourraient être de la compétition.

A vrai dire à Casablanca, le seul hic est le déficit annuel de 80 millions de dirhams (environ 8 millions d’euros), mais il n’est pas du ressort de la RATP. Casa Transports cherche des moyens pour augmenter les ressources : publicité, voire augmentation du prix du billet actuellement de 60 dirhams (environ 55 centimes d’euros). Et projette l’interopérabilité tramway – bus.

Un réseau prolongé de 80 kilomètres

Aujourd’hui, le réseau comprend 37 doubles rames de trams Citadis fabriquées par Alstom, mais 25 autres ont été commandées notamment pour répondre à l’extension du réseau, sans compter les rames de la ligne 2.

Les bisbilles, voilà deux ans sur la maintenance du matériel et la gestion du centre de maintenance n’ont pas eu trop d’effets négatifs pour le constructeur français. Mais son contrat de 5 ans a été rompu par Casa Transports par suite d’un différent sur le prix et les prestations…

La région de Casablanca compte investir plus de 30 milliards de dirhams à l’horizon 2022 sur les infrastructures et les transports collectifs, dont plus de la moitié sur les tramways pour prolonger le réseau de 80 kilomètres. Une aubaine possible pour les entreprises françaises (à moins que ce ne soit Bombardier qui piaffe ou Siemens) et la condition sine qua non pour sortir la capitale économique du Maroc de l’asphyxie automobile.

Il faudra bien ces sept lignes pour espérer voir les casablancais commencer à laisser leur voiture au garage. Aujourd’hui, avec un pouvoir d’achat en hausse, l’automobile reste plus que jamais le signe d’ascension sociale.
Olivier Cognasse, à Casablanca   

Le Maroc roule électrique
A l’inverse du tram, le réseau de bus de Casablanca est dans un état calamiteux. La RATP avait fourni la ville en vieux bus. Aujourd’hui, elle détient 12% du capital de l’entreprise qui exploite ce réseau et « regardera sans doute » l’appel d’offres qui devrait être lancé en 2019 par Casa Transports. Mais il faudra comme dans la plupart des grandes villes marocaines songer à renouveller le parc, ce que fait par exmple l’espagnol Alsa à Marrakech. Dans un pays qui va accueillir la COP22 en novembre, difficile de ne pas penser à des bus non polluants. Lors de sa visite en Chine, la semaine passée, le roi Mohammed VI a signé de nombreux accords dont l’implantation d’une usine de bus électriques par le constructeur chinois Yangtse. Et le transport propre peut aussi être associé aux énergies renouvelables. Selon la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) , un appel d‘offres est en cours pour alimenter avec des éoliennes la future ligne à grande vitesse qui doit relier début 2018 Tanger à Casablanca . Un des candidats serait la Compagnie du Vent.

Source : http://www.usinenouvelle.com/article/maroc-ca-roule-pour-la-ratp-a-casablanca.N392052

 

 

Catégories
Maghreb Maroc

MAROC

Pour le roi Mohammed VI, voyager chez ses amis africains de la France Afrique ou encore aux pays du golf , c’est à la fois business et farniente.
Mais, il en est d’une toute autre raison quant à ses voyages en Russie, Chine et Inde, c’est dire l’importance pour ce roi plutôt casanier et jouisseur de la belle vie de prendre son bâton de pèlerin pour de telles missions.
Le Maroc, dans son excès de mondialisation, a signé par moins de 54 marchés de « libres échanges » et accueilli également à l’excès des IDE, desquels le seul bénéfice tangible est celui de donner du travail à ses administrés.
A de rare exception, aucun des marchés ne se solde par un échange positif en faveur du Maroc en terme de balance commerciale qui a induit un déficit chronique de presque -26 milliards $/annuel .
Pis, en dépit de la sacro-sainte règle de l’indépendance économique qui consiste, à tout le moins, posséder en actions, une minorité de blocage, le Maroc n’a pas respecter cette règle.
A l’exception des sociétés de la famille royale, 70% des autres sociétés étrangères implantées au Maroc appartiennent à ces mêmes étrangers malgré le label de « sociétés marocaines ».
A cela s’ajoute de, surcroit , le problème du Sahara occidental dont il sera de plus en plus difficile de s’attirer des soutiens, tant la pression de l’ONU tend à l’exigence de l’application de la légalité internationale malgré le soutien Français et Espagnol qui se contentent de dire que la » proposition d’autonomie du maroc » est « CREDIBLE » mais sans avaliser pour autant l’administration effective du Sahara Occidental par le Maroc, au risque de se mettre en contradiction avec les résolutions de l’ONU.
Massine Tacir – Edito
Diplomatie : Le Maroc joue la carte d’un monde multipolaire

Le Maroc s’ouvre sur de nouveaux partenaires stratégiques. Le royaume évite ainsi de mettre tous ses œufs dans le même panier et s’adapte au changement qui est en entrain de s’opérer sur la carte des alliances internationales.

Visite du roi Mohammed VI en Chine en mai 2016 (Photo : MAP)

Le Maroc continue la diversification de ses partenariats stratégiques. Après l’Inde, la Russie, le royaume a mis le cap sur la Chine. Le royaume s’inscrit ainsi modestement dans l’édification d’un monde multipolaire. Sur ce point les intérêts marocains et ceux des trois puissances mondiales, que Mohammed VI a visitées durant les douze derniers mois, se rejoignent.

Rabat, New Delhi, Pékin et Moscou partagent en effet cette même vision stratégique même si chacun est animé par ses propres calculs politiques et économiques. Ce qui est déjà un grand acquis pour un pays de la taille et avec les ressources du Maroc à la quête d’une place et d’un rôle sur la scène internationale.

Redoubler d’efforts

Néanmoins, il faut garder les pieds sur terre. S’attendre à un ralliement immédiat de la part de la Chine, de la Russie et de l’Inde sur la position du Maroc sur la question du Sahara occidental, n’est pour l’instant pas très réaliste. Il faudra du temps aux décideurs politiques de ces pays pour réajuster leurs positions, notamment pour Moscou et New Delhi, et les convaincre d’adopter une neutralité positive sur le dossier comme l’Espagne depuis le printemps 2004.

L’abstention de la Russie lors du vote au Conseil de sécurité de la résolution 2285 sur le Sahara occidental est à cet égard plein d’enseignements pour la diplomatie marocaine afin qu’elle redouble d’efforts. Il faudra également que l’Etat pense à concéder la réalisation de grands projets aux sociétés des trois pays.

Cette approche politique visant à nouer de nouveaux partenariats stratégiques avec la Chine, l’Inde et la Russie est à même de permettre au Maroc de supporter la pression qu’exercent sur lui ses alliés traditionnels comme l’Union européenne et les Etats-Unis sur les questions des droits de l’Homme et la gouvernance locale. Elle représente une issue de secours en cas de détérioration de ses liens avec l’UE et Washington.

Et la perspective de la détérioration des relations avec certains alliés n’est pas à écarter. Sur l’ensemble des Vingt-huit, le royaume ne peut compter que sur le soutien de la France et l’Espagne. Et les Etats-Unis pourraient bientôt être balayés par une vague de conservatisme et de repli sur soi baptisée Donald Trump.

Source : http://www.yabiladi.com/articles/details/44527/diplomatie-maroc-joue-carte-d-un.html

…Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/44527/diplomatie-maroc-joue-carte-d-un.html

Catégories
Maghreb Maroc

MAROC

« Un monument de l’architecture marocaine destiné à renforcer les relations maroco-vietnamiennes  »  !

S’il est de bon augure de hisser le prestige de son pays et le marocain, par atavisme, le fait assez bien, néanmoins ,dans ce cas précis, ce serait un non sens; en effet, rappeler aux descendants de soldats marocains colonisés, qui ont été poussés à coups de fouet pour monter dans des camions et aller servir de chair à canon contre un autre peuple colonisé par le même colon français ….. A tout le moins, il serait judicieux de rebaptiser cette porte :

Porte Abdelkrim El Khattabi en inscrivant en épitaphe  » Le Colonisateur Français vaincu »

Massine Tacir pour  Yakaledire.com

Vietnam : La Porte du Maroc à Hanoi va être restaurée

La ville de Hanoi au Vietnam a décidé de restaurer la Porte du Maroc, un monument de l’architecture marocaine, destiné à renforcer les relations maroco-vietnamiennes. Seulement, cette porte construite par des soldats marocains ayant participé à la Guerre d’Indochine, apporte un témoignage sur un épidode douloureux de l’histoire. Elle est le symbole de l’épopée de soldats marocains en terre étrangère. Plongée dans cette histoire commune.

Bab Al Maghariba avant sa restauration en 2009 / DR

Bab Al Maghariba avant sa restauration en 2009 / DR

Bab Al Maghriba après avoir été restaurée (DR)

Bab Al Maghriba après avoir été restaurée (DR)

C’est le vestige d’une histoire presque oubliée mais qui se rappelle encore aux jeunes générations. Sur demande de l’ambassade du Maroc à Hanoi, la ville a engagé un projet de restauration et de conservation de la Porte du Maroc, située dans le district de Ba Vi en banlieue de Hanoi. La restauration de la Porte du Maroc est destinée à renforcer les liens d’amitié entre le Vietnam et le Maroc, rapporte la presse locale.

Petit rappel historique. Pendant la guerre d’Indochine (1946 – 1954), plusieurs membres du corps expéditionnaires français dont des Marocains sont faits prisonniers et déportés dans des camps de rééducation implantés dans la jungle par le leader vietnamien Ho Chi Minh qui ne laisse le choix aux soldats que le ralliement à ses troupes. Certains y décéderont alors que d’autres, mariés à des Vietnamiennes, se sont implantés dans la région à la fin de la guerre. Des enfants d’anciens soldats marocains morts aux combats attendent toujours de retourner dans le pays natal de leur père, comme le résume un poignant documentaire de la chaîne Al Jazeera.

Restaurée pour renfocer les relations maroco-vietnamiennes

Saisis de la nostalgie du pays natal dans cette terre étrangère, des soldats marocains décident d’ériger en 1963, une porte à arcades rappelant celles qui ornent l’entrée des médinas marocaines. Ils l’appelleront « Bab Al Maghariba». Elle leur permet de revivre le souvenir lointain du pays qu’ils avaient jadis connus et dont la guerre les a éloignés. Seulement après le retour des soldats au Maroc, la porte a été assaillie par la jungle, de la végétation a commencé à pousser dessus. Mais la porte est restée debout comme symbole de résistance. En 2009, sous l’impulsion de l’ambassade du Maroc à Hanoi, la porte avait déjà été restaurée.

Aujourd’hui, la ville de Hanoi a décidé de la restaurer en signe de renforcement des relations maroco-vietnamiennes. Elle lui permettra d’effacer ou d’adoucir, le souvenir douloureux de ces soldats marocains qui, pour certains, n’ont jamais revu leur pays d’origine. Mais la porte qu’ils ont construite à laisser une empreinte indélébile dans le temps. Elle se dresse au cœur de la jungle de Hanoi, pour rappeler l’histoire méconnue de ces soldats morts loin de leur pays. La porte répond bien aux deux autres noms qui lui sont attribués : La Porte Immortelle et La Porte Permanente. Immortelle et permanente comme le souvenir de l’histoire tragique de ces soldats marocains.

…Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/44332/vietnam-porte-maroc-hanoi-etre.html

Source : http://www.yabiladi.com/articles/details/44332/vietnam-porte-maroc-hanoi-etre.html

Catégories
Maghreb Maroc

MAROC

Sahara Sahara quand tu nous tient !

Les démarches diplomatiques du roi Mohammed 6, apparentées plus à une corvée pour un roi plutôt casanier et pas bien dans ces basquettes dans les relations diplomatiques, nous rappelle un adage juif communément appelé  » La chèvre »

A la sortie d’Egypte, dans le Sinaï , un juif est parti se plaindre au Rabbin que la tente qu’on lui a attribuée était trop petite pour son couple et ses 10 enfants et qu’il était sérieusement à l’étroit.

Avez vous des animaux  ? lui demanda le Rabbin

Oui, une chèvre! répondit le plaignant

Le Rabbin lui dit :

 » Ce soir vous allez rentrer la chèvre dans votre tente, puis revenez me voir demain! »

Le plaignant revient voir le Rabbin le lendemain qui lui dit :

« Cette nuit, vous allez ressortir la chèvre de votre tente, vous verrez vous ne serait plus à l’étroit ! »

Le Maroc a expulsé le personnel de la MINURSO en sachant  d’emblée que l’ONU lui imposera le retour de cette mission

Le coup génial marocain est que, l’ONU , face  aux soutiens des amis du Maroc, n’ira pas au delà du retour de la MINURSO sans en imposer d’autres contraintes majeures au Maroc

Restons cependant sur les gardes, car la mention « La Minurso pour exercer ( pleinement ses missions)  » ne s’entende pas, en langage diplomatique,  y compris l’organisation de l’Autodétermination du peuple sahraoui.

Merci qui  ?

Est-ce Mr André Azoulay le bon conseillé , la matière grise française au service de son obligé ou un ingénieux marocain du terroir?

Massine Tacir – Edito